Raquel

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Les rencontres Café-Notes


« Tout cela est affaire de parole » 
Jacques Lacan

« Ce qui m'étonne, c'est que dans notre société
l'art n'ait plus de rapport qu'avec des objets, 
et non pas avec la vie... Mais la vie ne 
pourrait-elle pas être une œuvre d'art ? » 
Michel Foucault

 

"De la vérité on n’a pas tout à apprendre mais en savoir un bout...."


Et d’abord, avant de m’occuper des étoiles, je cherche à comprendre ce qui en moi s’anime, ce qui me titille, ce qui me pousse, me bloque... Des années que je m’occupe de cette affaire à travers bon nombre de supports : le théâtre, la danse, la peinture, les lectures, la philo, l’étude des textes fondateurs, l’édition, l’exploration de mon corps à travers la voix…
Alors voilà, aujourd’hui le Café Notes vient rassembler un peu tout cela : on prend les mêmes éléments et on les secoue, on inverse l’ordre et je vous convie à participer à une nouvelle distribution. Mais j’oubliais le principal : cette trame si fine et translucide, à peine perceptible, si évanescente, est le tissu vivant, traversé par toutes les fulgurances, trame, transparence, tissée par le temps, traversées, traces indélébiles, ce qui reste restera tracé, marquage de vie, d’expérience, d’apprentissage, rencontres, intensités, oblitérées, enfouies, perdues irrémédiablement pour la mémoire et cependant enserrées dans la trame. C’est bien de quoi il retourne dans ce donner à voir du Café Notes. Donner à voir – don ner à boire aussi –, l’installation comporte mes amours, mes paysages, mes lectures, mes amitiés précieuses, tout ce qui me porte, me fait vivre. Ma vie est mon ouvrage et de cet ouvrage vous faites partie. La vie comme oeuvre d’art.

Le lieu
Se retrouver dans un endroit propice à la réflexion, un lieu de simplicité, convivial, où chacun s’exprime sans se contraindre, attentif à l’autre... Un espace où ‘faire vivre l’indocilité’, à commencer par le rapport de soi à soi, ce qui ne se fait pas spontanément mais demande une grande modestie et une constante discipline.

Le dîner
Moment de partage, transparaît là notre profonde nature, premiers apprentissages d’une éthique de vie.
Dîner (bio), ce que l’on mange nous constitue, mais aussi l’élégance et le raffinement dans la présentation. Dimension morale de la nourriture occultée, seuls nous restent, en Occident, le plaisir de festoyer, les plaisirs de la table (les bons vivants). Manger comme œuvre d’art implique la dimension éthique.

L’édition
Si l’on me demande quel lecteur je vise, je réponds : C’est tout faux ! Notes, ce sont mes notes, mes annotations, mes lectures, mes rencontres, les textes que je suscite, volonté d’élucidation qui chasse les mirages ; ce sont les balises qui délimitent mon champ de recherches du moment, mes centres d’intérêt, les jalons que je pose, au cours de mon cheminement. Il n’y a donc pas d’édition pour un lecteur présumé, mais une ligne intérieure, trace de mon parcours, temps d’arrêt pour réfléchir, poser une question. – C’est d’ailleurs une activité centrale chez moi... les questions, je dis bien les questions. Savoir poser la bonne question, c’est tout l’art du Talmud. Les réponses, elles, ne m’intéressent pas. De mes certitudes il ne me reste pas grand-chose. Il y a aussi chez moi une grande activité de gommage. Le travail d’une vie. Jusqu’à la trace du pinceau que j’arrivais à faire disparaître dans mes peintures à une époque. Cherchant les limites possibles à atteindre dans le ralenti du mouvement avant la disparition. À présent, c’est sur moi que je continue ce travail d’effacement... Mais ce n’est plus une histoire d’édition.

 

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