Joseph Julien Guglielmi

Joseph Guglielmi

 

 

La peinture dissipe la nuit ?

(« Qu’est-ce que la lumière ? demandait à Rab Abbani l’un de ses disciples.
— Dans le livre, répondit Reb Abbani, il y a de grands pans blancs
que tu ne soupçonnes pas et que hantent, par couples, les vocables
à l’exception d’un seul qui est le nom du Seigneur.
La lumière est dans les élans de leurs désirs d’amants… »)
Edmond Jabès
Lumière, couleur, peinture sont purs synonymes.
Les trois faces de la même réalité...
Roger Fry expliquait un jour
pourquoi il était abominable d’aimer le bleu paon
le « bloomburien » Roger Fry
sans ajouter que la lumière enfermée dans un musée
était la même que celle de l’extérieur
qu’elle n’était en rien assujettie
aux considérations d’espace et de temps
que la question de la lumière était la même
que celle de la peinture,
une foison d’« instants logiques »
chaque œuvre devant être
considérée comme une expérience nouvelle et anonyme
une série de points zéro dans le domaine de la forme
que depuis des lustres à l’instar de la poésie
(mise à part la grammaire)
l’art était devenu blasphématoire, i.e. puritain
une grille de grilles extensibles à l’infini,
une succession de variations sur un thème (cf Picasso)
rythmes de rythmes
Les femmes d’Alger, les Ménines, Raphaël et la Fornarina…
Voir le sourire du peintre voyeur...
À la relecture je trouve mon titre parfaitement obsolète ?
Ici, je dirais, pardon, comme le Pablo :
« J’en suis arrivé au moment où le mouvement de ma pensée
m’intéresse plus que ma pensée elle-même. »
Et aussi que la peinture lui faisait faire
ce qu’elle voulait...
Ah ! Rêver d’un peu de bleu au soleil

Le Cahier du Refuge, n° 115. Exposition Raquel au CIPM.

 

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